lundi 20 mars 2017

ARTICLE DANS LA GRANDE OREILLE

J'ai le plaisir de vous annoncer, la parution d'un entretien
sollicité par Ghislaine Chagrot et Céline Murcier,
dans le numéro n°67-68 de la revue 
LA GRANDE OREILLE
(en pages 225 à 227)


L'ŒIL DU CONTEUR

J'y évoque très rapidement mon parcours 
puis explique comment je travaille pour filmer les conteurs, 
réaliser les montages 
afin d'offrir une collection de paroles émouvantes, sincères et puissantes. 
Je suis sensible à l'intérêt que porte cette revue prestigieuse à ce projet.
Merci !

IL SERA UNE FOIS LES CONTEURS...

le 16 mars dernier, la Bibliothèque Nationale de France 
a proposé une journée de réflexion sur le thème 
IL SERA UNE FOIS LES CONTEURS...

Muriel Bloch, coorganisatrice de ce projet 
m'a proposé de venir parler de la série de films 
ETRE CONTEUR AUJOURD'HUI.  

Etant pris par ailleurs, je n'ai pu m'y rendre, 
mais ai envoyé deux textes : 
le premier :  
ETRE CONTEUR AUJOURD’HUI
Une série de films visibles sur YOUTUBE
proposée par PASCAL QUÉRÉ, conteur

Un film chaque mois, depuis janvier 2015

Depuis 1986, je m’interroge sur le rôle et la fonction du conteur. J’en avais grand besoin, me considérant comme « orphelin » des conteurs traditionnels. Je n’ai reçu aucune transmission directe, aussi ai-je appris, comme beaucoup d’entre nous, auprès des « nouveaux conteurs » qui eux-mêmes faisaient ce qu’ils pouvaient. Par la suite j’ai complété cet apprentissage par des lectures, des recherches, des échanges avec d’autres quêteurs, j’ai participé à des colloques, etc.

Entre 1994 et 1999, j’ai fait paraître une revue qui avait comme sous-titre « La revue du conteur » : « DANS LE VIVIER DU CONTE ». Elle présentait des portraits de conteurs contemporains, des témoignages sur la façon de travailler et de progresser, des études sur des thèmes dont les contes sont composés, toute ue série d’articles qui permettaient aux conteurs amateurs de repérer quelques pistes à explorer, quelques haltes à apprécier.

Puis, en 2014, au CMLO (Centre Méditerranéen de Littérature Orale – Alès-en-Cévennes), Marc Aubaret son directeur a désiré réfléchir sur la critique du conteur, à l’occasion d’un séminaire d’une année. Lorsqu’est venue sur la table la question des traces laissées par les conteurs (enregistrements, publications, programmes, affiches, archives), je me suis dit que le moment était venu de réaliser un rêve caressé pendant des années : recueillir la parole DU conteurs sous forme de films dans lesquels IL aurait loisir d’évoquer SON parcours, partager SES questionnements sur SA pratiques, préciser SES spécificités artistiques, techniques et personnelles, et enfin parler de la relation qu’IL entretient avec un conte en particulier.

Je précise que ce travail n’a aucune prétention scientifique ou sociologique ; il s’agit simplement de rencontrer une personne pendant deux à trois heures, de lui offrir un cadre dans lequel elle se sente en confiance, de la laisser parler comme elle le sent. Dans la mesure du possible, la rencontre se passe dans le lieu de résidence ou de travail privilégié. Soit je laisse la caméra au même endroit, soit je filme dans plusieurs espaces.

Une seule constante (avec pourtant quelques exceptions…) : je laisse de côté la parole conteuse au profit d’une parole personnelle. On me l’a reproché. J’estime que l’on a davantage l’occasion d’écouter conter un conteur que de l’écouter parler de lui-même.

Le choix de l’invité obéit à un critère d’importance à mes yeux : conter depuis au moins 10 ans, mieux encore, entre 15 et 20 ans, de façon à avoir connu quelques étapes signifiantes, des errances, des exhaltations, des fulgurances ; de quoi transformer un être durablement.

Je ne me fie pas à mes sentiments pour aller vers tel ou telle. Je préfère suivre mon intuition, laisser le projet se mettre en place tranquillement. Je profite des opportunités des agendas… Je connais bien certains, moins d’autres et pas du tout quelques uns.

Je lui envoie quelques semaines avant le tournage une série de questions, de thèmes dans lesquels elle peut piocher ou choisir d’ignorer. En fait, j’accueille ce qu’elle a envie de dire, la façon dont elle veut se montrer, se révéler. Plusieurs m’ont fait part du caractère sérieux et impressionnant de l’exercice qui demande au préalable réflexions et état des lieux du cheminement.

Ensuite, je réalise le montage qui me semble le plus pertinent, dans une totale liberté. Chaque film impose sa logique, sa forme, et c’est devenu un jeu pour moi d’aller à la découverte de cette logique lorsque je regarde les rushes… Comme si le film préexistait et qu’il fallait aller à sa découverte, afin d’en extraire l’essentiel.
(Je fais allusion ici à Jean Cocteau qui vivait chaque instant de l’élaboration d’un film comme la vie de ce film qu’il fallait traverser pour le connaître, même si cela l’emmenait loin de ce qu’il avait prévu).
Parfois j’utilise des titres de chapitres,
d’autres fois ils n’ont pas leur place.
Parfois de la musique,
d’autres fois elle serait importune.
Parfois un montage avec des plans courts,
                                     d’autres fois des longues minutes respectueuse de
la sinuosité de la parole
Parfois j’intercalle des prises de vues de l’environnement, de la décoration dans laquelle vit et travaille cette personne,
                                     d’autres fois, je reste centré sur elle.

Lorsque le montage est terminé, nous le visionnons ensemble et il n’est mis en ligne qu’après validation par les deux parties.
Il m’est arrivé de refaire entièrement un montage qui ne convenait pas à un conteur, ou renoncer à en terminer un à cause de critères qualitatifs (parole hésitante, idées pas assez développées, trac trop marqué, etc.). Dans ce cas, nous reprenons rendez-vous ultérieurement et repartons à zéro.

Mes convictions, mes habitudes sont malmenées au fur et à mesure de cette expérience : être en contact avec d’autres façons de vivre le conte sont de salutaires leçons qui dépoussièrent les étagères trop bien rangées…

L’on me demande parfois :
- Pendant combien de temps vas-tu présenter ces films ?
Ah ! Ah !  je ne sais pas.
Le temps évident.
Tant que j’aurais l’impression de vivre de nouvelles choses.
Tant que je me sentirai habité par la passion la curiosité, l’empathie à l’égard des autres conteurs.
Je peux vous assurer que ce moment n’est pas en vue.

Pascal Quéré
10 mars 2017

Merci à Muriel Bloch de m’avoir invité à témoigner de la sorte.

§ § § § § § § § §

Le second, publié précédemment sur ce blog, 
POURQUOI ? MAIS POURQUOI DONC ?
qui est lisible en cliquant sur le lien ci-dessous : 

http://etreconteuraujourdhui.blogspot.fr/2015/04/pourquoi-mais-pourquoi-donc.html 



§ § § § § § § § §


jeudi 2 mars 2017

COLINE PROMEYRAT, vingt-quatrième invitée


Coline Promeyrat
Image extraite du film

Une conteuse évoque son parcours. 
Elle finit par rencontrer une clowne*. 
Elles ont des choses à se dire. 
Voici un aperçu de leur conversation. 

Pour visionner, cliquer sur cette image