mardi 28 avril 2015

GILLES BIZOUERNE, quatrième invité



Gilles Bizouerne
Image extraite du film

La quatrième rencontre a eu lieu le jour où je me suis fait voler l'ordinateur, en plein Paris (voir article daté du 29 octobre 2014). Un instant m'avait effleurée l'idée de reporter notre rendez-vous, mais heureusement, je n'ai pas écouté cette voix et j'ai eu la chance de (re)découvrir un être que je n'avais pas vu depuis... presque quinze ans.
Il trouva les mots de réconfort et nous nous sommes installés rapidement, lui sur son canapé, devant un mur rouge profond, et moi sur une chaise, derrière ma petite caméra.
Il a parlé en homme confiant en ses capacités, honnêtement et sincèrement.

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04 GILLES BIZOUERNE
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ETRE CONTEUR AUJOURD'HUI
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PASCAL QUÉRÉ
et vous y êtes !

samedi 11 avril 2015

POURQUOI ? MAIS POURQUOI DONC ?

Oui, pourquoi ? 
Plusieurs fois la question m'est posée. 
Il semble que ce soit la première qui vient à l'esprit des personnes que je rencontre. 
 
Pourquoi tant d'énergie ? 
Pourquoi tant de temps ? 
Pourquoi tant de travail ? 
Pourquoi partir sur un chemin qui n'est pas le tien (le documentaire filmé) ?
Qu'aurais-tu à dire de plus que ce que tu as déjà fait avec la revue DANS LE VIVIER DU CONTE ?

Je respire un grand coup et je réponds : 
Parce que : 
le conte est important pour moi, 
le conteur l'est tout autant, 
je suis intéressé par la façon qu'ont les autres conteurs de vivre avec le conte, 
je suis intrigué par l'évolution intérieure qui peut se mettre en place grâce au conte, 
je suis passionné par la parole introspective, 
j'apprécie l'authenticité des témoignages.
Parce que les questionnements qui traversent les uns et les autres sur la matière du conte, la narration du conte autrefois et aujourd'hui, le pourquoi du conte, les définitions du conte, les comparaisons entre les différents contes des différentes cultures me bouleversent...

Parce que j'aurais voulu être 
JACQUES CHANCEL, pour porter "Radioscopie" au pinacle des entretiens radiophoniques en plongeant au coeur de chaque personne invitée,
ORSON WELLES, pour révolutionner le cinéma et joua avec maestria de la voix off du narrateur,
AGNÈS VARDA, pour utiliser le documentaire visuel en artiste avisée et inventive, 
JEAN COCTEAU, pour réaliser le film "La Belle et la Bête" ET QUI, parallèlement, écrivit le "Journal d'un film" afin de partager les aléas de la création et de la réalisation, entre deux problèmes de santé,
FRANÇOIS TRUFFAUT,  pour pousser Alfred Hitchcock à parler de la spécificité de son cinéma, 
JACQUES PRÉVERT et MARCEL CARNÉ, pour créer le chef-d’œuvre "Les Enfants du Paradis", ode à la beauté du spectacle, à la grandeur et à la folie de l'amour, 
JAMES CAMERON, pour plonger aux fin fond des abysses de la nature humaine sous forme d'un conte initiatique : "Titanic" (sans oublier "Abyss" et "Avatar"),
(Note : je reviendrai ultérieurement sur le sujet "TITANIC, UN CONTE INITIATIQUE ?", que j'ai développé sous forme d'une conférence à laquelle je tiens beaucoup).
etc.

Je suis PASCAL QUÉRÉ
-> un humain ébloui par la façon qu'ont les humains de mettre en récit leurs expériences, leurs désillusions, leurs aspirations et leurs rêves,
-> un conteur qui parle par images, qui se trouve propulsé au cinéma chaque fois qu'il conte, chaque fois qu'il écoute (et ce, même dans la vie quotidienne : je transforme les paroles entendues par des images mouvantes que je découvre, jusqu'à oublier qui me parle et ce que je dois répondre...),
un cinéphile éclectique et obsessionnel, qui n'hésite pas à revoir plusieurs fois un film qui lui pose questions (existentielles) et problèmes (techniques), 
-> un curieux qui conçoit le documentaire (radiophonique) et cinématographique comme des aventures incontournables, 
-> un amateur (au sens d'aimer, aimer, aimer) d'expérimentations de toutes natures depuis l'adolescence. 

Lorsqu'à 17 ans, je découvre la photographie par diapositives, je sais qu'un jour je réaliserai des diaporamas sur des sujets portant sur l'humain, les étapes de vie, les parcours personnels.
J'en ai 40 de plus et les diapos sont devenus des films en format digital, avec une caméra plus petite que mon appareil reflex de l'époque.

Plusieurs aventures m'attendent :

La première est de penser à celles, à ceux que je connais.
Imaginer les retrouvailles (je n'a pas vus certains depuis plusieurs années).
Leur écrire. Me faire persuasif sans forcer.
Attendre les réponses.
Décider du rendez-vous.
Petite précision : je préfère filmer les personnes chez elles, dans leur environnement. Cela implique des déplacements à organiser.

Le jour arrive... Il s'agit de la seconde aventure.
Je m'approche,
je m'approche,
je suis là mais on ne me voit pas,
je pose quelques questions basiques,
et je laisse parler,
j'adopte les silences, les recherches de formulations, les erreurs, les trouvailles.
Je ne bouge pas (à dessein) la caméra, pour ne pas perdre le contact, le fil avec la personne qui ose parler juste et vrai.
Je n'ai pas d'à-priori.
Pas de plan préconçu.
Je laisse venir.
Je prends des notes pendant l'entretien, sauf si cela peut déstabiliser.

Ensuite...
C'est une autre histoire, la troisième aventure.
Je laisse passer du temps avant de regarder les rushes.
Je fais le mort, l'ours, l'invisible. Je n'y suis pour personne.
Rien ne doit m'extraire du mouvement.
Lorsque je plonge dans le film à faire, c'est comme un saut dans le gouffre, sans parachute, avec la seule certitude que des ailes me pousseront au bon moment, pour atterrir là où je dois me rendre.
Je suis un adepte de la croyance de Cocteau : le film est comme un être qui préexiste et poursuit son but ; le réalisateur met tout en œuvre pour lui permettre de se mettre au jour.
Je regarde en comparant mes souvenirs des prises de vues et la réalité de ce qui a été filmé.Les notes me sont utiles et c'est souvent à partir d'elles que le montage est initié. Si je n'en ai pas, je décrypte les propos et je repère ce qui m'apparaît important concernant le conte ET représentatif de la personne qui témoigne.
Le montage est l'étape fondamentale. Je m'appuie sur mes recherches précédentes consacrées au fonctionnement du récit, à la valeur de la dramaturgie, à la raison d'être du rythme dans la narration.

La quatrième aventure est la rencontre avec la personne pour lui montrer son film et discuter de ce qui va, ne va pas, de ce que je peux laisser tel quel ou modifier. Je suis récompensé de mon travail lorsque j'entends qu'elle se retrouve entièrement dans le résultat.

 La cinquième est tissée de patience : la mise en ligne sur youtube, qui peut durer de 14 à 40 heures selon l'endroit où je me trouve, la box dont je dispose et la connexion possible...

La sixième est l'article à écrire sur ce blog, pour présenter l'invité (paradoxalement, c'est à ce moment-là que je ressens les effets du trac). L'exercice impose quelques lignes précises qui correspondent bien à la réalité du résultat.

La septième est la réception des réactions, par courriel, sms, paroles téléphonées ou de vive voix.
Avec souvent cette question, "pourquoi ?"...

vendredi 3 avril 2015

PALABRAGES 2014, documentaire

 Image extraite du film :
une enveloppe d'ART POSTAL 
réalisée par Françoises Lègues

En 2014, le festival PALABRAGES fêtait ses 10 ans. Il se tient dans le Gard, entre Nîmes et Sommières, dans la vallée de la Vaunage. L'idée m'est venue de réaliser un documentaire qui présenterait le foisonnement, l'ambiance, le ton familier et sympathique qui s'en dégage. 

Ma petite caméra installée sur son trépied, habitée d'une patience et d'une curiosité sans défauts, j'ai filmé le plus que j'ai pu, afin d'avoir matière à produire une documentaire ressemblant et sincère, représentatif de ce que l'on y vit. J'ai considéré ce nouveau travail comme un exercice de montage, qui me permettait de me confronter au rythme des séquences, aux enchaînements des sujets, à l'intérêt à préserver. J'ai conservé le format de 40 minutes que j'utilise pour la série ETRE CONTEUR AUJOURD'HUI.

Je l'ai intitulé : PALABR... 10 ANS D'... AGE.

Le voilà, tout neuf, disponible sur you tube. Pour le voir, cliquer sur l'image ci-dessous : 


VÉRONIQUE AGUILAR, troisième invitée


Véronique Aguilar
image extraite du film

La troisième rencontre nous amène dans le sud, entre Alès et Avignon. Cette conteuse à la voix modulée a choisi de travailler principalement avec les personnes (plutôt âgées) atteintes de la maladie d'Alzheimer. J'ai souvenir d'un long échange, au cours d'un colloque du CMLO, à Florac, sur ce thème qui me touchait de près, puisque ma mère vivait désormais sous le joug de cette mal...édiction. J'ai rêvé qu'elle puisse retrouver un semblant de communication grâce à l'écoute des contes, aussi me suis-je lancé, comme j'ai pu, à lui dire des récits lentement, avec empathie, sans chercher à la "ramener" vers moi, simplement en croyant aux images que le conte me lançait, par-delà les âges. Je ne suis pas certain que ces expériences aient eu un impact sur elle. J'ai toujours gardé envers Véronique une reconnaissance pour la qualité de sa parole, à un moment où je me sentais assez perdu et avait besoin de retrouver un peu d'espoir. 

Je la connais assez peu comme conteuse, nous avons décidé de nous entraider dans nos recherches de répertoire ou nos essais de narration. C'est ainsi qu'un jour du printemps 2014, muni de ma caméra, je suis venu chez elle afin de la filmer en train d'improviser sur un conte des paroles en alexandrin... De fil en aiguille, est devenu évident que je pouvais mener (enfin) à bien un projet de films sur des conteurs et conteuses. Et voilà comment ETRE CONTEUR AUJOURD'HUI s'est concrétisé.
Nous avons convenu qu'elle serait une des premières invitée. 

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03 VÉRONIQUE AGUILAR
ou
ETRE CONTEUR AUJOURD'HUI
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PASCAL QUÉRÉ
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